C’était en 1957.
J’étais alors étudiant à la Sorbonne. Je prenais des notes que m’inspirait l’actualité. Ce jour-là, je relève l’information selon laquelle l’avocat algérien Ali Boumendjel, arrêté par des parachutistes français, se serait suicidé en se jetant par la fenêtre de l’immeuble dans lequel il était soumis à interrogatoire. Ali Boumendjel, précisons-le, faisait partie, au sein du mouvement nationaliste FLN auquel il s’était rallié, de la mouvance libérale bourgeoise de centre-droit. J’ajoutais, j’en ai retrouvé la trace : « En réalité, il a été torturé et a été ensuite liquidé ».
Or, je n’étais ni devin, ni détenteur d’informations exclusives. Si j’ai eu, à l’époque, cette réaction, c’est que, d’emblée, l’assassinat fut évident et que seuls les médias aux ordres dissimulèrent ce secret de Polichinelle. Le général qui donna l’ordre de cette liquidation,...
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